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Photo du rédacteurautisme qui roule n'amasse pas mousse

Il était un navigateur qui n’avait ja… ja… jamais navigué, ohé ohé…

Entrés au Portugal à Monte Gordo le 9 mars, nous avons atteint Sagres - l'extrémité sud-ouest de l’Europe - le 16.

Au Portugal, nous avons fortement réduit notre moyenne kilométrique journalière. Nous lambinons davantage car l’espace que nous visitons est plus réduit ; cela tombe plutôt bien pour nous, depuis quelques jours une météo plus incertaine nous ralentit.

De Quarteira à Portimao, nous avons roulé sous un ciel pluvieux en compagnie de Peter, un cycliste allemand, naufragé du GPS inondé... bonne route à toi Peter !

Entre Lagos et Sagres, la figure historique qui hante les lieux est celle de l’infante Dom Henrique, surnommé Henri le navigateur. L’histoire ne dit pas si Henri souffrait du mal de mer.

Toujours est-il que ses exploits nautiques se seraient limités à quelques tours de barque dans le port de Lisbonne… En tout cas, il n’a jamais participé à la moindre grande expédition. En revanche, Henri a gagné son surnom en encourageant les explorations et découvertes des marins portugais. Grâce à son action (on dirait aujourd’hui son lobbying), les marins portugais ont découvert progressivement la totalité de la côte africaine et ouvert une voie commerciale vers l’Asie par le Cap de Bonne Espérance. L’histoire des découvreurs portugais est glorieuse :

  • Gil Eanes : Cap Bojador en 1434.

  • Vasco de Gama atteint les Indes en 1498.

  • Bartolomeu Dias : Cap de Bonne Espérance en 1488.

Ce sont les Portugais qui ont inauguré l’ère des grandes découvertes européennes.

A certains égards, la tentative de Christophe Colomb de gagner l’Asie par l’ouest au profit de l’Espagne n’est, au départ, qu’un hasardeux plan B.

C’est de Sagres où Henri est mort en 1460 que nous sommes repartis pédaler direction Rogil au nord d’Aljézur.

Profitant d’une route magnifique, qui fait partie de l’Eurovélo 1, nous pensons avoir parcouru le plus beau trajet cycliste de notre carrière vélocipédique.

Diaporama :

Nous comptons explorer quelques jours le sud ouest de l’Alentejo avant de retourner sur Portimao en Algarve où un rendez-vous important nous attend…


Les leçons des étapes :

  • Comme le dit Renaud dans sa chanson : “prince Henri, Pajot, Kersozon et Riguidel naviguent pas sur des cageots, ni sur des poubelles”.

  • Satanas n’a pas l’air de connaître le Portugal.

  • A voile ou à vélo, vive les voyages et découvertes.



NB : l’obsession des points ultimes !

Nous avons développé une petite obsession maladive des extrémités : nous étions très fiers d’atteindre, à Tarifa, le sud de l’Europe avant de toucher à Sagres le point le plus à l’ouest. Pour le sud, les juges ont validé, mais pour l’ouest c’est raté ! Ça se joue à peu de chose mais l'extrémité ouest de notre continent se trouve au Cap de Roca à une quarantaine de kilomètres de Lisbonne. Nous n’y passerons pas… tant pis…

Les autres points cardinaux d’Europe continentale nous sont inaccessibles :

  • Le Cap Nord en Norvège est trop lointain pour ce périple.

  • Quant au point le plus à l’est… pas la peine d’y penser : il n’existe pas. L’Europe n’étant que l'extrémité ouest de l’Eurasie ; la limite orientale du continent européen relève d’un tracé arbitraire… S’il existait, ce point serait quelque part dans les montagnes de l’Oural en Russie…

Nous ne pourrons pas plus atteindre le point le plus haut : le sommet du Mont blanc (4809m) faute d’une piste cyclable pour nous y conduire.

En revanche, pour le point émergé le plus bas c’est jouable : nous devrions, en fin de parcours, ne pas passer bien loin de Zuidplaspolder aux Pays-Bas à 6,76m en dessous du niveau de la mer. Rendez-vous pris !


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