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Photo du rédacteurautisme qui roule n'amasse pas mousse

Le retour de Satanas !!

Cette journée du 4 mars restera dans les annales comme une journée pleine d'embûches.

Nous avons quitté le camping de Vejer de la Frontera de bonne heure et de bonne humeur pour rouler plein nord face au vent, mais sous le soleil.

Parcours sans encombre jusqu'à la pause méridienne dans la petite ville de Medina Sidonia. C’est une bourgade haut perchée sur sa colline qui offre une superbe vue qu’il nous a fallu mériter.

En redescendant plein d’insouciance pour reprendre le parcours, nous tombons sur une route barrée pour travaux.

Les fans des "Fous du volant" savent bien que la fausse route barrée constitue un grand classique pour Satanas. Je me suis donc engagé avec Gib sur cette route en travaux à la rencontre d’un ouvrier (ou de Satanas déguisé ? Le doute est permis...). L’homme est souriant et m’explique que nous devons suivre la déviation.

Suivre la déviation ?? C'est la seule alternative possible… Cela parait simple mais quand la dite déviation emprunte l’autoroute, ça devient problématique pour les pauvres cyclistes sans coquille de protection que nous sommes.

Selon l'ouvrier affable, la déviation n’est pas bien longue, il n'y a que 3 km d’autoroute avant de retrouver une nationale à la première sortie. Je lui fais part de mes inquiétudes. Il me rassure. L’autoroute n’est pas très fréquentée et si je rencontre la "policia'', je n'ai qu’à expliquer que la route d’Arcos de la Frontera est barrée… Fastoche!

Je m’imagine difficilement avec mes 9 mots d’espagnol plaider ma cause auprès de la “guarda civil”... mais comme il n’y a pas d’alternative possible, nous nous engageons sur l’ "Autovia", la tête dans le guidon, sur la bande d'arrêt d’urgence pour expédier au sprint les 3 km !

Les 3 km annoncés se sont avérés en mesurer plus du double, avec de larges portions montantes, vent dans le nez… (Satanas devait le savoir).

Les cuisses tétanisées par l’effort mais boostées par l'adrénaline, nous avons assez rapidement atteint le panneau libérateur annonçant la sortie à 2 km… sans la moindre "policia" en vue…1,5Km… 1 km… 500 mètres !

Soulagé, Gib s’apprête à virer vers la droite quand une sirène hurlante nous vrille les tympans et stoppe net notre bel élan.

La voiture de police se gare et nous contraint à poser pied à terre à 500 mètres du but ! Nous voilà faits ! Ils vont confisquer Sue et Gib et nous jeter au cachot, nourris au pain sec et à l’eau.

En vrai… ça ne s’est pas passé comme ça ! Les deux policiers se sont avérés d’adorables caballeros, aimables, rassurants qui nous ont escortés pour notre sécurité jusqu'à la sortie et nous ont remis sur la route en nous souhaitant “Bon voyage”...

Sur nos 9 mots d’espagnol, il y a : “muchas” et “gracias”, nous leur en avons adressé des milliers… A Saint-Tropez, face à l’adjudant Cruchot, pas certains qu’on s’en sortait à si bon compte…

Les mauvaises nouvelles, c’est qu’au total cette déviation revenait à effectuer une bonne vingtaine de kilomètres supplémentaires et que l'on subissait en plein dans le bec le ventilateur géant de Satanas qui tournait à plein régime. Nous sommes arrivés à Arcos de la Frontera fourbus.

Nous avons bu le calice jusqu'au bout : Arcos de la Frontera n'est pas bâtie au fond d'une cuvette...


Les leçons de l’étape :

  • Un sprint au milieu d'un marathon n'est pas une très bonne idée.

  • L’enfer est pavé de bonnes intentions.

  • Bénie soit la “Guarda Civil” !

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