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  • Photo du rédacteurautisme qui roule n'amasse pas mousse

Si tu follow le bus, t’as rien compris !

Notre compteur affiche encore un piètre total de 77 km, mais la première étape n’a pas été si simple. Partis un peu tard de Lamanère, le temps de remettre Sue d’aplomb, Igor nous rapproche de Barcelone. Nous lui proposons de nous déposer près d’une sortie d'autoroute et choisissons la bonne ville d’Hostalric.

Pour la postérité, c’est donc d’Hostalric en Catalogne que nous nous sommes finalement élancés à vélo. Cette ville moyennement engageante n’a rien d'exceptionnelle, elle est construite sur une colline que nous dévalons après quelques cafouillages de GPS.

La météo est superbe. Seul hic, il est presque 15 heures, nous avons à peine mangé et il nous reste 6 heures pour arriver au port de Barcelone à 70 km de là. Le parcours est plutôt montant pour le 1er tiers et majoritairement descendant ensuite (logique, un port maritime c’est rarement en altitude). En soit, le défi est largement jouable bien que nous n’aimons pas trop l’idée d’avoir une barrière horaire et le parcours est principalement constitué de nationales assez peu glamours que nous n’avons pas le temps d’éviter.

Nous avons pour nous l'enthousiasme du vrai départ tant attendu, renforcé par les 2 jours supplémentaires à piaffer à Lamanère. Nous avons en revanche en notre défaveur le fait de ne pas être encore amarinés (“avélolés”).

Notre mission nous a semblé en bonne voie d’accomplissement quand à la tombée de la nuit nous sommes entrés triomphalement dans Barcelone par une bretelle qui avait des airs de tronçon d’autoroute !

Elias tout heureux de chevaucher Sue a été parfait, un preux chevalier, sage, prudent, attentif aux consignes. La descente vers le port fut rigolote, il a fallu s’adapter à la conduite urbaine en empruntant les pistes cyclables très fréquentées, ce qui n’est pas du tout un terrain que nous pratiquons souvent, pas non plus le terrain de prédilection de la plantureuse Sue. Pas évident pour une première, nous sommes de surcroît très ralentis par les feux à chaque intersection. Arrivée au port : ravis mais fourbus, nous ne disposons que d’une demie heure de marge avant l’embarquement. Surprise de dernière minute, j’apprends que le ferry pour Ibiza part d’un autre embarcadère, à 7 KM de là ! Nous sommes pourtant au bon endroit pour embarquer, pas d’erreur, mais il faut juste emprunter une navette obligatoire… une navette… un bus quoi… Pas de souci, les vélos sont considérés comme des bagages , ils sont les bienvenus dans le bus ! Sue avec son chargement atteint presque 60 kg… Gib environ 35… dans le bus… et plus précisément dans la soute…un peu inquiet devant ma mine déconfite, le stewart accepte d’observer Sue et là, il me propose l’alternative suivante : follow the bus! 7 km dans Barcelone pour tenter de ne pas se faire décramponner par le bus… une folie furieuse ! Je refuse. Un instant, je me suis demandé si ce n’était pas Satanas (souvenir des Fous du volant : https://youtu.be/zMc407gYZa4) qui s’était déguisé en employé de la Cie Balleria, et j’ai presque entendu Diabolo se fendre la poire en entendant “follow the bus”, it’s the best option”.


Mais non, finalement le guichetier relevait davantage du bon Samaritain que du machiavélique Satanas. Pris de pitié, il quitte son guichet, nous conduit jusqu’au bus, parlemente avec le chauffeur et m’aide à caser Sue dans la soute après une opération de rétrécissement. Une heure plus tard, Sue et Gib sont dans la cale du ferry pour Ibiza, au milieu des camions. Nous tombons comme des souches sur les couchettes de la cabine 75.


Les leçons de l’étape:

  1. Éviter autant que possible les contraintes horaires quand on voyage à vélo.

  2. Croire en la bonté des guichetiers Catalans.

  3. Ne surtout pas céder à la première proposition stupide telle que “following the bus”.















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